10 décembre 2011
Vers quatre heures du matin, je me lève pour aller aux toilettes, comme toutes les nuits.
Je retourne me coucher, et là je sens que j'ai des "fuites". Je fonce donc aux toilettes pour m'apercevoir que ces "fuites" sont certainement du liquide amniotique, parce que ça coule en continu et ça ne ressemble pas à de l'urine.
Je fonce vers mon lit pour réveiller Renaud et, puisqu'il dort avec nous, Nils.
Je prends le temps de prendre une douche, de m'habiller, ça permet de réveiller Nils en douceur et de lui expliquer ce qui se passe.
Nous appelons mes beaux-parents pour les prévenir que nous allons déposer Nils chez eux. Tout le monde s'installe dans la voiture, et nous allons déposer Nils chez mes beaux-parents. Les contractions commencent à être douloureuses.
Vers six heures et demi, nous arrivons aux urgences gynécologiques de l'hôpital parisien où j'ai choisi d'accoucher.
Je suis prise en charge rapidement, et après des examens, je suis placée sous monitoring, à côté d'une femme qui va mettre au monde son premier enfant et qui gère sereinement les contractions. Je l'admire, car moi qui voulait accoucher sans péridurale, je ne supporte pas la douleur des contractions. En une heure, mon col se dilate bien.
Je passe en salle de naissance. Je rencontre la sage-femme qui va s'occuper de moi, les gynécologues et les anesthésistes. Le résultat d'analyses donnant mon déficit en facteur V n'étant pas arrivé, il faut recommencer et je ne peux pas avoir de péridurale en attendant. En attendant, je raconte comment la péridurale s'est passée pour la naissance de Nils et je répète que si c'est possible j'aimerais que ça se passe autrement. L'anesthésiste "en chef" me dit qu'elle va faire tout son possible mais qu'elle ne peut pas me laisser souffrir comme ça.
Je trouve tout le personnel très à l'écoute, bienveillant, et surtout ils me disent tout ce qui se passe.
En une heure, mon col ne se dilate plus aussi vite. La sage-femme me dit qu'elle va percer la poche des eaux. Je lui dis que c'est déjà fait puisque c'est pour ça que je suis là ! Elle me dit que la transmission entre l'équipe de nuit et l'équipe de jour a été mal faite et me propose de me poser une perfusion d'ocytocine.
Quand la péridurale est posée, avec les anesthésistes nous nous rendons compte que l'anesthésie agit surtout dans les jambes, que je finis par ne plus sentir, plus que dans le bassin. On m'allonge alors complètement pour que le produit "remonte". Ça marche à peu près. Les bébés n'ont plus beaucoup de place donc à chaque contraction, ça me fait mal dans les côtes.
On me propose de me mettre sur le côté. Je tente le côté droit, mais ça ne convient pas à ma petite fille dont le rythme cardiaque ralentit. Je retourne sur le dos.
La sage-femme, qui vient régulièrement vérifier où en est le travail, me dit que mon petit garçon ne s'engage pas de manière idéale, donc elle me propose de me mettre sur le côté gauche, avec le genou droit dans un étrier, pour que mon petit homme pivote tout seul.
Avec la péridurale, comme pour Nils, je ne sens pas grand chose, mise à part cette douleur dans les côtes.
La sage-femme revient vérifier si son petit "truc" a fonctionné, elle soulève le drap... et repart en courant en criant "Hé les amis, ça y est, il arrive !" Renaud me confirme que mon petit bonhomme commence à sortir. J'ai les larmes aux yeux.
En un instant, la salle de naissance est envahie. Renaud, qui était à côté de moi, à gauche, se retrouve "rejeté" derrière un rideau de personnes : deux gynécologues, deux sage-femmes, et peut-être encore d'autres personnes (infirmières, aide-soignantes, anesthésistes ?). Je ne le vois plus. Renaud se fraye un chemin et se place tout à côté de moi, à droite.
Nous n'avons pas le temps d'aller au bloc. Dans cet hôpital, les accouchements de multiples ont lieu normalement au bloc opératoire, s'il y a besoin de pratiquer une césarienne pour l'un des bébés. Je pousse un peu et voilà mon petit Calixte qui est posé sur moi ! Il est 14h08. Je suis très émue. Il a l'air tout étonné d'être là. Il est tout blond ! Je lui souhaite la bienvenue et on l'emmène sous une lampe, pas trop loin de moi, pour des soins et pour qu'on puisse accueillir sa petite soeur.
La poche des eaux est rompue, je pousse deux ou trois fois, et là je sens vraiment mon ventre se vider, ma petite fille sortir, sensations que je n'avais jamais vécues auparavant puisque pour Nils je n'ai rien senti du tout. Voilà ma jolie Soline ! Il est 14h14. Soline est posée sur mon ventre. Je la garde sur moi un peu plus longtemps que Calixte.
On emmène Soline sous la lampe, avec son frère, pour que j'expulse les placentas, et que je reçoive quelques soins. La naissance de Soline m'a fait de toutes petites déchirures, rien à voir avec l'épisiotomie que j'ai subie pour mon premier accouchement.
Avec Renaud, nous gardons nos enfants contre nous. Calixte et Soline tètent tout de suite, ce qui est aussi nouveau pour moi car Nils n'avait pas du tout tété tout de suite.
Nous sommes très heureux, et l'équipe médicale aussi ! Je deviens la maman "qui a eu ses jumeaux en salle de naissance et pas au bloc". La sage-femme me dit que toute l'équipe est d'accord pour dire que s'ils avaient des jumeaux, ils aimeraient que ça se passe comme ça ! Ils ont vraiment le sourire et trouvent nos enfants très beaux. Je suis ravie de n'avoir pas accouché au bloc opératoire car Calixte est resté tout près de moi tout le temps, je pouvais le voir pendant que je mettais sa soeur au monde.
Nous restons plusieurs heures seuls avec nos bébés contre nous.
C'est vraiment une des plus belles journées de ma vie !
Joyeux anniversaire Calixte, mon poussin !
Joyeux anniversaire Soline, ma poupée !
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