Renaud et moi avons décidé d'arrêter la pilule en août 2006.
Un an après, toujours rien.
Alors je suis allée consulter la gynéco de ma belle-soeur, qui se trouve être également celle de ma cousine.
Elle nous a fait faire plusieurs examens (test de Hühner, spermogramme, hystérosalpingographie). Résultat : pour mon homme tout allait bien, et pour moi : trompes bouchées.
Du coup elle pensait que nous devrions avoir recours à une fécondation in vitro et nous a envoyés chez un spécialiste de l'hôpital américain. En parallèle je suis allée, sur les conseils d'un ami anesthésiste, consulter un autre spécialiste pour avoir un deuxième avis.
Les deux spécialistes étaient d'accord : il fallait faire une coelioscopie pour être bien sûr que les deux trompes étaient bouchées.
J'ai donc subi un coelioscopie en janvier 2008. Résultat : une trompe bouchée et un peu d'endométriose.
En mars 2008, pour traiter l'endométriose, j'ai pris un traitement qui m'a mise en ménopause artificielle (!) pour trois mois. Je n'ai pas eu mes règles jusqu'en septembre 2008, je commençais un peu à flipper.
En septembre 2008, retour chez le spécialiste qui nous a dit que si dans trois mois il ne se s'était rien passé, il nous enverrait chez un autre spécialiste... Nous commencions un peu à nous impatienter, d'autant plus qu'il nous a dit "ça ne fait que dix-huit mois que vous essayez" alors que ça faisait déjà deux ans !
Nous avons eu de la chance, car cet autre spécialiste a avancé notre rendez-vous, pris pour décembre, à septembre. Il nous a fait refaire un test de Hühner, qui s'est avéré bon, et nous nous sommes lancés début octobre 2008 dans une stimulation ovarienne par injections d'hormones de synthèse. Après trois injections (que je faisais moi-même), j'ai fait une injection pour provoquer l'ovulation puis j'ai pris des ovules de progestérone pour assurer une éventuelle nidation.
Le week-end du 1e novembre, nous avons fait un test de grossesse : positif ! Youpi !
Quelques jours après, j'ai eu très très mal au ventre et j'ai eu très peur. Je suis retournée chez le spécialiste qui m'a dit que je faisais une hyperstimulation (j'avais des kystes aux ovaires). J'ai été arrêtée pendant quatre semaines, au bout desquelles il a fallu ponctionner les kystes qui étaient devenus énormes. Le bébé allait bien.
Ensuite j'ai eu une grossesse tout à fait normale, ouf !
Nils est né le mardi 7 juillet 2009. Le samedi précédant son arrivée, Renaud et moi sommes allés à un concert et j'ai bien cru qu'il allait naître juste après ! Mais du Sp***on et un bon bain ont calmé les contractions.
Le lundi en fin d'après-midi, j'étais en train de faire des courses, quand je me demandais ce que j'avais bien pu manger pour avoir mal au ventre comme ça. Le soir, quand Renaud est rentré, je lui ai dit que je pensais que le travail avait commencé. Nous avons attendu une heure du matin pour nous rendre à la maternité. Arrivée en salle de travail, j'ai appris que je n'étais dilatée qu'à à peine deux, donc pas terrible. J'ai été installée dans une chambre avec un anti-douleur et nous avons attendu. Quand au petit matin les douleurs ont repris de plus belle, nous avons commencé par nous faire gronder car mon homme était resté en chambre avec moi (c'était une chambre double, avec le recul je réalise combien ça ne devait pas être sympa pour ma voisine de chambre avec son tout petit bébé d'avoir un homme dans sa chambre mais on nous avait dit de nous installer là).
J'ai été installée en salle de travail et Renaud est parti se reposer et prendre une douche chez nous. Il est revenu vers 11h.
Je ne voulais pas de péridurale, mais j'ai fini par en demander une car j'avais trop mal. En plus on m'avait fait une perfusion d'ocytocine sans me demander mon avis. Avant l'arrivée de l'anesthésiste, la sage-femme m'a aidée à supporter les contractions en me mettant sur le ballon notamment. L'anesthésiste a posé la péridurale en me félicitant pour mon self-control lors de la pose du cathéter. L'effet de la péridurale s'est fait sentir tout de suite et j'étais soulagée.
Une demi-heure après, j'avais de nouveau mal. L'anesthésiste est revenu et m'a réinjecté une dose. Une demi-heure après, j'avais de nouveau mal à droite... L'anesthésiste est revenu et m'a prévenue que je risquais de ne plus sentir grand chose... Effectivement, je ne sentais plus du tout mes jambes et Renaud et moi nous sommes assoupis.
Jusqu'à ce que nous entendions le rythme cardiaque de notre bébé ralentir sérieusement. Heureusement que Renaud était là, il s'est précipité vers la sage-femme qui est venue contrôler. Le bébé était descendu mais je ne sentais rien. Il était prêt à arriver.
Ma gynéco, qui était dans son cabinet à l'autre bout de la ville, a été prévenue. Mais la sage-femme a de nouveau contrôlé, elle a percé la poche des eaux et a préféré demander au gynéco sur place de venir pour l'accouchement. Avec une infirmière elles m'ont attrapé les jambes pour les mettre sur les étriers, c'est comme si c'était les jambes de quelqu'un d'autre. Le médecin est arrivé, il m'a fait une épisio tout en me disant qu'il la faisait, il a utilisé les forceps et la sage-femme m'a quand même demandé de pousser une fois.
Et notre bébé est arrivé (à 15h53)
! Il a été mis sur mon ventre pour un court instant car la sage-femme l'a enveloppé tout de suite pour l'emmener en salle de soins. Je ne sais pas qui a coupé le cordon (pas Renaud en tout cas, mais il n'y tenait pas plus que ça) et je pense qu'avec le rythme cardiaque qui avait sérieusement ralenti, ils voulaient aller vite pour s'assurer que le bébé allait bien. J'ai dit à Renaud de suivre notre bébé, et je n'avais même pas vu s'il s'agissait d'une fille ou d'un garçon ! Je l'ai dit à la sage-femme qui m'a regardée en souriant et m'a dit que je le saurai quand ils reviendraient.
Je me suis donc retrouvée toute seule dans la salle d'accouchement, et j'ai entendu mon bébé pleurer. Ma première réaction a été de dire, toute émue, "Maman est là". Le médecin est venu deux fois me rassurer et me dire que c'était mon bébé qui pleurait, et qu'il allait très bien.
Puis Renaud est arrivé avec notre bébé dans les bras et il m'a demandé "Alors, on met un e ou pas à Nils ?" C'est comme ça que j'ai su que c'était un petit garçon !
Il a posé Nils sur mon ventre et je l'ai gardé comme ça quelques temps. Il n'a pas cherché à téter, il avait l'air tout fatigué et étonné d'être là, il nous regardait. Il n'avait pas encore eu de bain, il était tout gris et je me souviens que Renaud a dit "Il est monstrueux" et moi "Mais non il est très beau" !
Ma gynéco a fini par arriver. Après c'est un peu confus, je ne sais plus dans quel ordre mais j'ai fait une chute de tension spectaculaire, Nils a eu son premier bain, Renaud l'a gardé longtemps avec lui, la sage-femme m'a aidée pour le placenta, ma gynéco a recousu l'épisio. Ma maman a pu tenir Nils dans ses bras dans le sas qui mène vers les salles de travail.
Après je suis restée longtemps en salle d'accouchement avec mon petit garçon (dans un berceau à côté de moi ou bien sur moi) car je n'ai retrouvé l'usage de mes jambes que vers 23h, heure à laquelle j'ai pu manger quelque chose (je n'avais rien mangé depuis la veille !) et enfin aller dans une chambre seule.
Le médecin qui a mis Nils au monde était super, il m'a expliqué pourquoi l'accouchement s'était passé comme ça (il m'a dit "Parfois il faut se dépêcher lentement, et parfois il faut se dépêcher vite, et là on a préféré aller vite") et il m'a bien rassurée.
Nils n'a pas tété tout de suite, il a beaucoup dormi les premières heures de sa vie. Ensuite il a bien tété et il tète toujours bien même s'il ne sait pas s'arrêter !
J'ai eu du mal à récupérer, j'ai eu une tension très basse les premiers jours, et après tout allait bien.
J'ai eu l'impression que les équipes de nuit était moins sympa que celles de jour, mais dans l'ensemble mon séjour en maternité s'est bien passé. Le personnel m'encourageait pour l'allaitement. La maternité était débordée (35 bébés pour 25 lits) !
L'épisio m'a gênée plusieurs semaines, et je pense que le fait d'être restée allongée pendant des heures après la péridurale a perturbé mon bassin. Après deux séances chez l'ostéo, c'était remis en place.
Quelques jours après l'accouchement, j'ai été très déçue par celui-ci, j'ai beaucoup regretté que ça se soit passé ainsi. Cette impression, déception, ont duré plusieurs semaines.
A présent, je l'ai accepté et je repense à mon accouchement avec beaucoup d'émotion.
Par contre, la prochaine fois (j'espère qu'il y aura une prochaine fois !), j'hésiterai pour la péridurale puisqu'elle commence par ne pas fonctionner pour ensuite fonctionner trop bien ! J'essaierai je crois de trouver un moyen de mieux gérer la douleur des contractions.