Comment parler de la mort à un enfant?

J'ai perdu un de mes chats aujourd'hui. J'ai du faire euthanasier mon vieux chat de 18 ans, car il n'allait plus bien du tout et commençait à vraiment souffrir.
Ca a été très dur pour moi de voir partir mon chat que j'ai eu à l'âge de 12 ans, avec qui j'ai vécu pendant 18 ans...

Ce soir, j'ai récupéré Léo et je lui ai annoncé la nouvelle, en lui expliquant que Mouski était très vieux et très malade et qu'il était mort (j'ai voulu employer les vrais mots). Mais le mot "mort", il n'a pas du tout compris, alors je lui ai dis qu'il était parti au paradis des chats, qu'il ne pourrait plus le voir... Dans la soirée, il est venu me demander au moins 10 fois "où il est Mouski?". Il le cherche, il ne semble pas du tout comprendre... ben oui, comment son chat a pu disparaître comme ça??? C'est tellement abstrait pour un enfant de cet âge...

Si vous avez des pistes à me donner, des expériences à faire partager, je veux bien, car je voudrai pouvoir accompagner Léo du mieux possible dans cette première expérience avec la mort...

Une relation avec un animal qu'on a depuis l'enfance, n'est pas facile à vivre quand elle se termine.... Ma sympathie, Castorette.

La première rencontre avec la mort... Du moins avec cette idée qu'on ne voit plus.
J'avais lu que l'enfant est plus âgé (style 7 ans) quand il se rend vraiment compte du côté irréversible de la mort. Avant, l'enfant reçoit surtout cela comme "quelque chose" qui l'empêche de voir, de continuer...
Je ne m'y connais pas plus.

Tu dis vouloir employer les "vrais mots" et je te comprends. Ici, on a malheureusement eu notre première expérience de la mort avec Arthur, lors du décès de sa tante. Expliquer que la maman de sa cousine était morte car elle avait une maladie très très grave. Qu'à présent on ne pouvait plus la voir, plus jamais, mais qu'on pouvait continuer à penser à elle.
Mais c'était une expérience "soft" pour lui car pas beaucoup de partage avec cette tante.
Pour ma part je ne parle pas de paradis car je ne sais pas moi-même quoi penser de tout ça. Je lui parle donc simplement, en essayant de ne pas dramatiser plus que la tristesse qui existe, en acceptant de pleurer devant lui si besoin et en mettant des mots simples. En nommant les ressentis possible et en vivant cela ensemble. Je pense également que le temps n'étant pas le "même" pour les enfants, comme ils enregistrent et intègrent à leur rythme, je reste à leur écoute et en mode "vigilance" pendant un long temps, de plusieurs jours à également des mois en fonction de l'impact.
Pour moi c'est ça qui reste comme toujours le plus important : parler des choses aux enfants, doucement et simplement, et surtout être à l'écoute, être disponible sans forcer l'échange (c'est le plus dur pour moi), et y repenser dès lors qu'un pleur se présente, une opposition, une rébellion... Le truc n'est pas d'y lier tout et n'importe quoi par la suite, juste de l'avoir en tête, ne pas l'inciter, mais observer et faire si besoin des ponts avec l'évènement.

Voilà...
Je me rends compte que c'est encore cette même démarche d'accompagnement au travers l'écoute des émotions, la mise en mots si demande de l'enfant.
Le plus dur à chaque fois, et on en parlait encore samedi à la réunion d'Astrid, c'est de tricoter avec tout ce que cela provoque chez nous. Accompagner sans inciter, sans transférer... Nos enfants font déjà tellement "buvard"... Lorsque la femme d mon frère est décédée, c'était très dur pour moi, de la voir partir, mais surtout de voir partir une femme de 34 ans, de maladie, laissant une petite fille de 5 ans et rendant mon frère veuf à 33 ans. On ne partageait par forcément beaucoup avec elle, mais je savais la tristesse de mon frère, la perte de sa mère pour ma nièce retentissait en moi, et surtout partir prématurément de maladie me traumatisait. Voilà de mon côté. Pour Arthur, il était loin de tout ça!!! Lui n'avait quasi rien partager avec elle. Le seul truc qui pouvait lui faire "bizarre" c'est que sa cousine n'avait plus sa maman... J'ai donc surtout eu à lui expliquer pourquoi je pleurais plutôt que de l'accompagner lui!


Je pense que ton idée d'accompagner "vrai" et en mot est intéressante Castorette. Léo aura des questions qui vont se répéter...normalement. Le temps d'intégrer l'info. Il va le vivre à sa manière.
Ca me rappelle qu'Arthur avait été beaucoup plus "choqué" par le départ (un vrai pas une mort!) d'un poney qu'il aimait vraiment beaucoup chez mes parents. On peut dire que cela aurait de même si le poney était mort, mais pour le coup on ne lui mentait pas en lui disant que la voisine l'avait donné à quelqu'un d'autre, sans nous le dire, et que le poney était dans une autre famille... Il commence juste à ne plus s'y référer et c'était bien y' a un an!!! A la hauteur de sa déception...

Tu as déjà malheureusement côtoyé la mort de près, Castorette. Je suis convaincue que tu sauras accompagner ton Léo dans cette première expérience.

Par contre c'est peut être pour toi plus difficile à vivre ce départ de ton 'tit Mouski?.....

Bises

Oui, en effet, c'est dur pour moi... Un chat que j'ai eu à 12 ans, donc quand j'étais encore enfant, qui m'a accompagné dans tous les moments clefs de ma vie... Et puis ce chat, c'était aussi (surtout) le chat de ma Maman, donc ça me renvoie aussi à beaucoup d'autres choses...

Hier soir, j'ai expliqué à Léo pourquoi je pleurais. Il m'a fait un gros câlin.
Ce matin, il avait l'air d'aller bien.
Comme tu le dis, je pense qu'il faut que je sois à l'écoute sur du long terme, sans inciter quoi que ce soit. Il aimait beaucoup ce chat, comme il aime beaucoup les 3 autres chats de la maison. C'est lui, depuis quelques temps, qui leur donne à manger le soir, il les câline, il joue avec.
Une chance qu'il ait été à l'école hier et ne soit pas venu avec moi chez le véto, ça aurait été trop traumatisant pour lui...

Merci Amélie, encore une fois, tu as trouvé les mots qui vont m'aider à avancer.

plein de bisous Tite madame!!!!

Tendres pensées Castorette...

Bon courage pour passer cette épreuve, pour toi et pour ton petit bonhomme. C'est dur de perdre son animal. C'est un travail de deuil qui s'engage.

Luna a été confrontée à la mort de manière un peu indirecte avec la perte d'un de mes oncles mais qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps et dont elle n'avait aucun souvenir ou encore d'une amie de ma maman. Elle nous a vu triste et on a donc parlé à ces occasions.
Elle a aussi été assez interpellée lorsqu'elle a vu la "tombe" de mon premier lapin nain, dans le jardin d'un cousin.

Pour elle, quand quelqu'un meurt, il va "au ciel" car c'est ainsi que nous lui en avons parlé, en adéquation avec nos croyances respectives. Elle a peu à peu, et je pense en douceur, intégré le fait que l'on ne revoit pas celui qui meurt. Il lui est d'ailleurs déjà arrivé de me dire qu'elle était triste car quand notre lapin mourra, elle ne le reverra plus jamais. Elle s'est aussi parfois inquiétée de savoir quand telle ou telle personne allait "partir au ciel" et si cela allait nous arriver.
Nous lui avons expliqué que tout le monde allait mourir un jour. Qu'en général, c'est quand on est vieux et qu'on a vécu longtemps mais que malheureusement, cela arrive parfois à des gens plus jeunes.

Nous avons toujours répondu à ses questions, aussi directes soient-elles , du style "tu vas mourir quand maman ?"
Je pense que la conscience qu'elle en a acquis s'est fait tout doucement, sur une période de plusieurs mois.

De mémoire, il y avait eu un article sur le sujet il y a quelques temps dans Grandir autrement.

Ah, faut que je cherche dans mes Grandir autrement alors...

Visiblement, Léo a mieux compris les choses que ce que je ne pensais... Quand j'ai été le chercher chez sa nounou ce soir, alors qu'elle me demandait des nouvelles (elle est au courant de la mort de mon chat), Léo lui a tout expliqué très clairement. Il a dit que Mouski était mort, qu'il était "là-haut" (j'ai du lui dire "la-haut au paradis des chats", en adéquation avec mes croyances...), et qu'à la maison, il y avait maintenant seulement Totoro, Pouchy, Bambi. Il a dit que Maman avait pleuré.
Bref, il a en réalité pas trop mal intégré l'information...
Il le vit plutôt bien, il parle beaucoup de Mouski, mais il semble aller bien.
Je pense en effet que cette nouvelle chose qu'il vient de découvrir, la mort, va évoluer dans sa tête et entraîner des questions qui viendront plus tard. Je reste à l'écoute...

Castorette, je ne sais pas quoi te dire. Nous n'avons pas vécu ce genre de situation et pas d'animal de compagnie. Et puis, je ne suis pas fan ni de chat, ni de chien ni de quoi que ce soit alors je ne peux pas trop m imaginer le ressenti que l on peut avoir.
En tout cas je te souhaite bon courage et tu dois être fière de ton Léo qui a tout compris

Tout à l'heure il a voulu qu'on aille voir Mouski... Il a bien compris qu'il était parti, donc qu'il n'était plus à la maison, mais du coup, il a voulu sortir pour aller le voir... Je lui ai expliqué qu'on ne pourrait plus le voir, et là, il a semblé bien triste...

Peut-être serait-ce le moment de proposer à Léo d'imaginer, de créer avec lui quelque chose, un lieu de recueil...? Le fait de symboliser cette expérience somme toute très abstraite pour lui, pourrait lui permettre de poursuivre tranquillement avec du concret l'apprentissage qu'il est en train de réaliser du haut de ses 3 ans?....
Certains feront une tombe, d'autre réaliseront un objet...quelque chose qui représente l'animal (sans tomber dans l'excès non plus me semble-t-il) et qui permet de pouvoir y revenir. Comprendre qu'on ne peut pas le voir mais qu'il existe quelque chose ou un endroit qui "parle" de l'animal et avec lequel/où on peut penser à lui.

Qu'en penses-tu?....

J'en pense que c'est une très bonne idée...
C'est un peu dans cette optique là que je lui ai montré toutes les photos que j'avais de Mouski sur mon ordinateur. Il était tout content de pouvoir "le voir", il m'a dit qu'il aimait bien Mouski.
Je pourrais faire développer une photo et l'accrocher quelque part, pour qu'il puisse le voir quand il veut, et pourquoi pas lui proposer de faire un dessin pour mettre à côté...
Dans une dizaine de jours, je vais récupérer les cendres de Mouski, mais j'hésite à lui montrer l'urne et à lui en parler, parce que c'est peut-être encore plus dur à comprendre, voire traumatisant, de savoir qu'il est en cendres dans une petite boîte... Je ne sais pas du tout...

J'ai envie de te dire de faire comme tu le sens Castorette, tu connais le mieux ton petit zoulou, et c'est toi qui l'accompagne. C'est important que tu sois en accord avec toi même !

Bisous bisous