Notre dernier bébé est né depuis 4 jours, je suis encore sous l'émotion, c'est peut être un bon moment pour vous raconter cette naissance si intense.
Après une grossesse ponctuée de petits soucis, de peur de voir naître notre bébé trop tôt, nous voici sorti de la prématurité. Cela fait quelques jours que je sens que tout se prépare doucement.
Le 12 au soir, après un moment de tendresse avec mon homme, je n'arrive pas à m'endormir. J'ai l'impression qu'il se passe quelque chose, que je vais accoucher le jour de l'anniversaire de notre voisin que je connais depuis mon plus jeune âge. Ma fille étant née le jour du mariage de sa fille. Enfin, on a toujours un rapport avec les dates entre nous.
22h00 de légères contractions mais pas douloureuses.. Par contre, des petits pics dans le col. Ah ?? Serait ce un signe ?
Je contracte tous les quarts d'heure, c'est agréable, pas du tout douloureux. Je commence à me dire que je passe du "faux travail" au "pré travail". Je reste comme ça quelques heures même si je fatigue car je ressort de deux nuits d'insomnies. Vers 1h00, on passe à des contractions toutes les 10 minutes, puis 8 minutes. Je n'ai toujours pas mal mais Martial préfère qu'on parte à la maternité vers 2h parce que mes contractions douloureuses ne surviennent qu'au moment de l'expulsion.
Nous arrivons donc à la maternité.Nous sommes reçu par UN sage femme, je suis un peu surprise, puis il a l'air bien sympa. Une sf, amie de ma cousine, vient nous dire qu'elle est là, que Thomas (le sf) est génial et que si je souhaite accoucher accroupie ou debout ou quoique soit d'autre, il me suivra.
Et bien, c'est plutôt bien parti. On m'ausculte et je suis dilatée à 2 large. Je ne m'attendais pas à beaucoup plus, je sais qu'il me faut du temps.
Déception ... le travail ralentit, beaucoup ... comme pour Lisa et Tim. L'effet "on arrive à l hopital" bloque tout. Je marche, je marche et je marche encore pour aider le travail à reprendre normalement.
Arrive le moment de changement de sf. On vient me voir que très peu vu que je déambule dans les couloirs et que je n'ai pas l'air d'avoir mal. Ca m'arrange, je gère comme je veux. Dans la salle de pré naissance, se trouve avec moi une jeune femme qui a rompu et qui est déclenchée, elle souffre. J'aimerai tant l'aider mais bon pas évident. Après plusieurs heures à ne pas oser se parler, nos hommes sortent de la salle quelques instants. Je la vois souffrir, je lui propose de prendre mon ballon pour la soulager, moi je n'en ressens pas plus le besoin que ça ce moment là. 9a la soulage, je suis contente pour elle.
Nous sommes déjà en debut d'am et pas beaucoup d'évolution. On ne me fait pas rentrer chez moi parce que je suis enceinte de mon 4 eme bébé et que tout peut se déclencher très rapidement. Alors je patiente, je marche. La sf me propose un décollement des membranes, si pas de réaction je rentre chez moi. J(accepte. Là, les contractions reviennent, je les appelle, je les reçois comme un cadeau. Puis, ça se calme. vérification du col et ça n'a bougé que très peu. Moi, je suis épuisée, ça fait 48 h que je n'ai pas dormi et j'avoue être impatiente. Je veux voir mon bébé, ce travail est long.
Je commence à douter, à me dire qu'il y a quelque chose qui cloche, que je n'arriverai pas à accoucher sans peri, que l'épuisement aura raison de moi. A ce moment là, la sf me propose de tenter d'accélérer les choses avec une perf d'ocytocine. J'hésite ... ça ne ressemble pas à l'accouchement que je souhaitais, je le voulais plus naturel encore que Lisa mais les mêmes choses se répètent. Je suis fatiguée, je n'arrête pas de le répéter à Martial. Je lui dis que je n'y arriverai pas. Il me rassure.
La sf me propose de nouveau cette perfusion. J'accepte ...
Nous passons en salle de naissance. On m'installe. La perf fait effet, ouille ça fait mal. On passe de suite à un autre niveau de douleur mais là je me dis qu'il faut y aller, se recentrer. Je suis sur mon ballon, mais contrairement à mon dernier accouchement ça ne me soulage pas plus que ça, ça me gêne plus qu'autre chose. Debout, je n'arrive pas à gérer. Je demande à Martial de mettre de la musique sur son portable, Anis nous accompagne, puis l'horloge tourne, je chante, ça me soulage. Je fais des vocalises, ça m'aide mais bon j'ai tout de même mal. Je trouve que pour le peu de dilatation où j'en suis j'ai déjà "trop" mal par rapport à mon dernier accouchement.
La sf revient, le monito n'arrive pas à enregistrer le coeur du bébé sur le ballon. Elle me demande de m'allonger juste 20 minutes pour avoir un temps correct d'observation. Là, j'ai peur, allongée ??? Je vais souffrirrrrrrrrrr. Elle accepte que je sois semi allongée sur le côté. Et là, je ne sais aps comment expliquer. Je m'attendais à ne pas gérer. Au final, cette position me soulage +++, plus besoin de vocalise, uniquement de petits souffles, parfois plus gros mais je gère bien différemment. Je rentre dans ma bulle. Je ferme les yeux, me "repose" entre les contractions toutes les 2 minutes. Quand ça se calme, je réclame à Martial un moment de tendresse. Il est là, présent, bien plus que pour mes autres accouchements, peut être parce que je l'y invite.
Il est 21h, je suis dilatée à 5. Pfiou c'est long. On me propose de rompre la poche des eaux, je ne sais pas. J'attends une heure. On vérifie, le col n'a pas bougé. Je suis épuisée... Je dis à la sf, on rompt. On attend juste le retour du papa qui était parti fumer. Il revient, je lui dis va la chercher, on rompt, c'est là que j'ai besoin de toi et de ton soutien.
Elle vient. Ca y est c'est fait. Je sais que ça risque de s'accélérer, que la douleur va s'intensifier d'un coup, j'ai peur mais c'est peut être ça qui va faire que mon bébé arrive plus rapidement. Elle vient de rompre, me dit qu'elle revient d'ici un quart d'heure. Elle sort.
Une minute ... oula ... c'est ça c'est cette minute que j'attendais, il aura fallu une minute pour que mon col s'ouvre. J'ai mal, ça pousse ... je dis à Martial, vite va la chercher ça pousse, je le sens, il arrive !!!! Elle vient m'ausculte et effectivement j'étais à 5 cm une minute avant et là, dilatation complète, juste un petit bourrelet sur le col qu'elle va m'aider à enlever en poussant.
Je sens que c'est le moment, je sens mon bébé s'engager, j'ai mal, je souffle, je souffle, ça pousse tout seul. J'agrippe Martial au niveau du coup. Je suis sur le côté, il me tient une jambe surélevée pour ouvrir le bassin. il fait un travail génial, on est en communion, il m'aide, je l'aime, il me soutient, j'ai envie de lui crier mon amour mais j'ai mal.
Le voilà mon bébé, je suis dans une autre dimension, il est bientôt là, je le sens progresser, je l'accompagne, je devine chaque partie de son corps qui passe à travers moi. Je vis l'instant à 100% je sais que c'est la dernière fois que je vis ce moment, ce moment unique où je vais donner la vie. J'ai mal mais je l'accompagne, je lui parle, je l'appelle, viens mon bébé. Martial m'embrasse, me chuchotte à l'oreille des mots d'encouragements, je l'aime. Viens bébé, regarde nous, regarde comme on est uni, comme on est là pour toi et ta venue au monde, sens cette complicité, vient nous rejoindre, on t'aime. Ohhhhhh ça y est je sens là, c'est la fin, je sens qu'il glisse à travers moi, il est là, il est là. Il est recouvert de vernix, je suis waou !! je sais pas je suis ...heureuse ... je regarde Martial ... je lui dit on a réussi, on s'embrasse.
Quelques minutes plus tard, on vérifie si c'est un garçon, oui c'est bien ça, l'echographe avait gaffé. On nous laisse tous les 3, on savoure. On réalise.
Les sf reviennent (celle qui était présente avant et la sf amie de ma cousine), on passe à la délivrance, papa prend Gaby en peau à peau. Une petite frayeur car je saigne pas mal, mais en quelques minutes tout est reglé. Carole (la sf amie de ma cousine qui est extra) s'occupe de mon bébé, lui met un bonnet et des chaussettes avant de me le redonner pour un peau à peau et une tétée. Elle me félicite. Nous sommes sur un nuage. On retse deux heures comme ça, à profiter de ce moment unique.
Puis vient le moment de quitter cette salle pour retrouver notre chambre.Martial me dit de prendre quelques minutes, d'observer cette salle, de m'imprégner des souvenirs. Voilà, il est temps, il est là ce bébé tant attendu.
Martial nous accompagne encore quelques heures puis rentre se reposer. Gaby passera la nuit avec moi, à dormir, nous sommes tous les 2 fatigués. Je ne le quitte pas une seconde, il est contre moi tout le temps, j'aime ça. On se repose beaucoup car peu de visites. C'est extra !!!
Le lendemain la fratrie découvre le petit frère imaginé tant de fois. Moment magique, moment agréable, souvenir mémorable. Nous voici 6. A nous la vie, à nous le bonheur !!!!
Je vous le dis je vous aime tous les 5.
Sujet: Re: Mon rêve de famille nombreuse devient réalité ... un petit a fait son nid 
